« Paul Pommier, né en 1888, n’avait qu’une instruction dite primaire. Mais celle qu’il reçut à l’école communale, sous la direction de M. Benoît Bayle, l’instituteur vénéré de Suze à la fin du xixe siècle, dans les débuts de l’école laïque de Jules Ferry, fut suffisante pour lui donner un niveau de connaissances que beaucoup pourraient envier aujourd’hui ; son goût d’apprendre fit le reste : il fut un autodidacte cultivé, voire lettré, et, en particulier, il écrivait dans un style admirable.
Je ne sais pas comment se manifesta son talent de poète : ce fut assez tôt, vers dix-huit ans, qu’il commença de l’exercer, semble-t-il. Il était paysan et il paraît que, parfois, au milieu de ses travaux, même s’agissant de labours, il s’arrêtait, attelage compris, pour noter une idée, un mot, une rime, un vers, et repartait content, sous le regard ahuri et sans doute apitoyé de ses compagnons. »
(Extrait de la préface de Georges Pommier.)